Moyen-Orient. Frappes israéliennes sur l'Iran : qui sont les neuf têtes pensantes tuées lors de "Rising Lion"?

Israël a mené ce vendredi des frappes aériennes contre une centaine de cibles militaires et nucléaires en Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique. Au moins trois cadres du régime et six scientifiques du programme nucléaire iraniens ont été tués.
L'attaque israélienne sur l'Iran dans la nuit de jeudi à vendredi a fait des dégâts importants sur les infrastructures militaires et énergétiques, ainsi que plusieurs victimes civiles, dont une cinquantaine de blessés.
Une centaine de cibles étaient visées par les quelque 200 avions de Tsahal. Parmi elles, des personnalités éminemment stratégiques : trois hauts dirigeants de l'armée, dont le chef d'Etat major et six scientifiques du programme nucléaire iraniens. Qui sont-ils ?

Hossein Salami en 2023. Photo archives Sipa/Vahid Salemi/AP
Il est la perte iranienne la plus lourde : le général Hossein Salami, chef du corps des Gardiens de la Révolution islamique, a péri dans une frappe sur Téhéran. Proche du guide suprême, il était connu pour ses diatribes contre Israël et l'Occident. « Si vous commettez la moindre erreur, nous ouvrirons les portes de l'enfer pour vous », mettait-il encore en garde le mois dernier en cas d'attaque d'Israël ou des Etats-Unis.
Né en 1960 dans le centre de l'Iran, Hossein Salami avait combattu lors de la guerre entre l'Iran et l'Irak (1980-1988) lors de laquelle il avait rejoint les Gardiens de la Révolution. Numéro deux des Gardiens durant neuf ans, il avait été nommé à leur tête en 2019. Il avait été un acteur majeur de l'attaque iranienne de drones et missiles lancée mi avril 2024 contre le territoire israélien.
A quoi servent les Gardiens de la Révolution ?
Créés en 1979 peu après la Révolution islamique, les Gardiens comptent, selon l'Institut international pour les études stratégiques (IISS), environ 125 000 membres placés sous l'autorité directe du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. A la différence de l'armée nationale, ils n'ont pas pour rôle premier d'assurer la protection du territoire iranien mais celle de « la Révolution et de ses acquis », selon la Constitution.

Le général Gholam Ali Rachid. Capture d'écran X
Le général Gholam Ali Rachid, haut commandant des Gardiens de la Révolution, fait aussi partie des victimes de l'attaque israélienne. Selon l'agence de presse iranienne Tasnim, il commandait le quartier général central de Khatam-al Anbiya depuis 2016, une structure clé des forces armées iraniennes, et avait auparavant été chef d’état-major adjoint des forces armées de la République islamique d’Iran.
Gholam Ali Rashid était aussi connu pour ses diatribes contre Israël, affirmant que l’Iran pourrait attaquer des équipements militaires et des sites nucléaires israéliens en cas de guerre, comme le rapporte sa page Wikipédia.

Mohammed Bagheri. Photo archives Sipa/Iranian army office
Autre perte majeure pour l'Iran : le général Mohammed Bagheri, chef d'état-major de l'armée nationale iranienne depuis 2016 (corps distinct des Gardiens), « est tombé en martyr », a indiqué la télévision d'Etat vendredi. Il avait rejoint les Gardiens en 1980, participant activement à la guerre Iran-Irak, avant de rejoindre les forces armées, rapporte l'ONG United against nuclear Iran.
Toujours selon l'ONG, il a joué un rôle central dans le développement du programme balistique iranien et la conduite d’opérations extérieures, notamment en Syrie et en Irak et a supervisé la livraison de drones à la Russie durant la guerre en Ukraine, ce qui lui avait valu des sanctions internationales.
« L'Iran va trouver d'autres responsables »
L'attaque israélienne a eu impact non non négligeable sur le régime iranien. « C'est tout l’État major sécuritaire qui a été liquidé. C'est un coup très dur », appuie le spécialiste du Moyen-Orient Christian Chesnot ce vendredi matin sur france info. Mais l'Iran ne devrait pas être paralysé pour autant. « Le système iranien, c'est une pieuvre. On a un régime qui est nombreux donc ils vont trouver d'autres responsables », poursuit le journaliste à l'antenne de nos confrères. « Ils s'attendaient à une attaque, ils étaient sur le qui-vive. »
Au moins six scientifiques du programme nucléaire iranien ont également été tués ce vendredi lors de l'attaque israélienne sur l'Iran. « Abdolhamid Minouchehr, Ahmadreza Zolfaghari, Amirhossein Feqhi, Motalleblizadeh, Mohammad Mehdi Tehranchi et Fereydoun Abbasi sont les scientifiques nucléaires martyrs » de l'attaque d'Israël, a détaillé l'agence de presse Tasnim news.
Mohammad Mehdi Tehranchi était notamment le président de l'université islamique Azad en Iran. Il avait par le passé dirigé l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, l'OIEA.
Le Progres